Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

jeudi 21 mai 2015

Gudule lit.... Du domaine des murmures...

Couverture des éditions Folio

« Je suis l'ombre qui cause.Je suis celle qui s'est volontairement clôturée pour tenter d'exister.Je suis la vierge des Murmures.À toi qui peux entendre, je veux parler la première, dire mon siècle, dire mes rêves, dire l'espoir des emmurées.Peut-être serais-je moi aussi partie à l'aventure si je n'avais été si bien gardée depuis l'enfance ?Mais je n'ai trouvé un peu d'espace que dans le vol de mon faucon et dans la prière, la seule route que ce temps m'ait laissée est un chemin intérieur.J'ai creusé ma foi pour m'évader et cette évasion passe par le reclusoir. N'est-ce pas étonnant ? »


Cela fait un moment que je n'ai pas partagé un ouvrage et cela fait un moment que je me demande ce que je vais bien pouvoir partager comme livre. Et finalement, en parcourant ma bibliothèque, je me suis souvenue de ce petit livre, le seul Goncourt que j'ai bien pu lire.

Du Domaine des Murmures
de Carole Martinez


Par rapport à ce que je lis habituellement, autant dire que ce livre fait figure d'exception. Lauréat du Goncourt des Lycéens de 2011, il ne fait que 226 pages. Je me souviens de l'avoir avalé en une heure, pause thé comprise.

  • Un résumé:

Du domaine des Murmures nous relate la vie d’Esclarmonde, fille du seigneur des Murmures, élevée par un père protecteur ; pour échapper à son mariage avec Lothaire, jeune homme immature et arrogant, et pour trouver la liberté, elle décide de se donner à Dieu. Le jour de son mariage, elle refuse de dire « oui » et se coupe l’oreille pour légitimer sa décision. Elle se fait alors emmurer dans une pièce attenante à la chapelle dont la construction prendra cependant deux ans.
La veille de son enfermement, elle se fait violer par son père, qui lui fait ainsi payer son humiliation. Suite à ce viol, elle va tomber enceinte d’un petit Elzéar, qui va lui aussi subir la colère de son père à tel point que des stigmates resteront sur ses mains. À cause de cette grossesse, de ces marques et de l’épanouissement de la population, on va faire d’elle une sainte. Et de partout des croyants vont venir se confesser à elle, lui permettant d’influer sur leur vie.
À ce carrefour entre l’au-delà et le monde des vivants, elle va trouver une position de pouvoir que jamais elle n’aurait eue. Elle réussira même à envoyer son père en Terre sainte pour expier ses péchés. Durant tout ce temps, elle va découvrir l’amour d’une mère pour son enfant et les sentiments amoureux par Lothaire qui, bouleversé par son revirement, va changer ses attitudes et sa conception de la vie. Mais aussi la colère, l’égoïsme, l’amitié avec la nouvelle femme de son père, Douce, sa servante Bérengère et la solitude que jusque-là elle n’avait pas considérée comme son ennemie.
Séparée de son fils, elle va prendre conscience de la vie et va essayer de quitter sa tombe. Mais guidé par la peur de perdre cette période de plénitude dont il lui attribuait les mérites, le peuple, pour l’en empêcher, va mettre feu à la chapelle et tuer Bérengère qui portait le message demandant sa libération au Pape.
Sa mort met fin à cette période et depuis, son murmure continue de souffler sur le domaine des Murmures. (Merci Wikipédia)


  • Mais encore?

C'est donc un livre à la fois historique et quelque peu fantastique. Certains passages ne sont pas évident. Pas parce qu'ils sont violents (quoique) mais à cause du style même de l'auteure.



  • Mon avis:
Trop court. Bien trop court. Mais bon, ça c'est parce que j'aime les romans à rallonge. Cependant, il est clair qu'il n'en fallait pas plus sans quoi, l'histoire allait vraiment tourner en rond. l'auteure a accompli le petit miracle de parvenir à tenir 200 et quelques pages sans que l'on s'ennuie... Un petit exploit en soi!

J'apprécie aussi la psychologie d'Esclarmonde. L'évolution est très bien menée à travers 4 facettes: la rêveuse, la croyante, la conteuse et l'intemporelle.

  • Extraits:
« Et moi j'étais entrée dans ma cellule comme en un navire, j'y avais essuyé des tempêtes, abordé des terres inconnues, j'y avais tout perdu et tellement espéré. Comment pouvait-on tant apprendre, tant changer, tant souffrir, tant vieillir, en si petit espace? »
« Non, ce lieu est tissé de murmures, de filets de voix entrelacées et si vieilles qu'il faut tendre l'oreille pour les percevoir. De mots jamais inscrits, mais noués les uns aux autres et qui s'étirent comme un chuintement doux »
« Mon père se parlait à lui-même et s'accusait d'être l'homme du désastre, celui qui, en écorchant sa propre chair, avait fait tomber une à une toutes les étoiles du ciel. Et ces étoiles, il disait les avoir vues palpiter un temps dans la poussière, agoniser comme des poissons hors de l'eau avant de s'éteindre tout à fait. Immobile, il avait assisté au massacre des autres. Il avait vu les yeux des enfans d'Acre se ternir tous ensemble dans le sang de leurs mères et le ciel désormais n'était plus qu'un vaste trou. »
« Certes ton époque n'enferme plus si facilement les jeunes filles, mais ne te crois pas pour autant à l'abri de la folie des hommes. J'ai vu passer les siècles, l'histoire n'a jamais cessé de chambouler nos vies et les évidences sont infiniment fragiles. »
« Dieu était toujours en mon coeur, mais il n'y tenait plus qu'une si petite place que j'avais bien du mal à prier sereinement. Je mastiquais ma solitude dans ma cage. J'y tournais en rond indéfiniment dans un sens puis dans un autre jusqu'à l'abrutissement. »

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