Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

lundi 20 avril 2015

Gudule est décidément super sympa...

« La pensée réduite à sa plus simple expression ou comment un tweet devient le révélateur des plus symptomatiques problèmes de notre société. »

Sophie de Menthon


Je vous le remets, histoire de ...


Il y a quelques jours, Mme de Menthon nous a gratifié de cette perle sans prix, digne de figurer aux Darwin Award de l'empathie, de la délicatesse et aussi de... mince comme ça s'appelle ce truc dont je ne dispose pas? Ah ouais! De la diplomatie!

Bref... Elle a quand même mit plus de 24h pour nous gratifier d'un droit de réponse. Mais avant d'en parler, je tiens à vous faire écouter la chronique de Mme Aram Sophia sur France Inter, ce matin:


Je la trouve tout bonnement savoureuse. Pour ceux qui n'auraient pas l'occasion d'écouter, voici ce qui est dit dans la seconde partie:

«A part Sophie de Menthon et quelques gourdasses se plaisant dans leur rôle de teckel manucuré, la plupart des femmes n'ose même plus croiser le regard d'un mec dans un train, de peur que celui-ci en déduise qu'il s'agit d'une invitation non révocable pour aller se faire attraper dans les toilettes.
C'est dingue non?!
C'est un peu comme la main aux fesses. Dans le cadre d'une envie commune, se faire peloter les fesses, c'est formidable, je vous assure! Mais dans la rue ou dans le métro et sans aucune autre forme de procès, c'est une atteinte à son intégrité physique. Pour s'en rendre compte, il faut imaginer toutes les femmes se mettant à faire des chatbites à tous les mecs qui leur plaisent dans la rue ou dans les transports en commun.
Mais, entendons-nous bien: l'idée n'est pas de tuer dans l'oeuf toute tentative de séduction ou de drague... Du moment que ça se passe dans le cadre d'une relation équilibrée, consentie et réciproque. Mais certainement dans une relation inégalitaire dans laquelle un homme rabaisse une femme au niveau d'un clébard que l'on siffle pour lui demander de revenir aux pieds de son maître.
Alors, même s'ils semblent loin, les temps préhistoriques où la femme ne pouvait se pencher pour trouver de l'eau dans la rivière sans qu'un abruti ne l'attrape par derrière; alors il est urgent de rappeler à Sophie de Menthon, qu'avec un viol toutes les 8 minutes en France, il serait temps de refuser d'être traitées comme des chiennes.
 »

Nous sommes donc le 20 avril et Mme de Menthon publie une tribune sur le blog du Huffington Post en guise de réponse à la vague outrée, parfois injurieuse et souvent choquée des internautes. Etant une chieuse accomplie, bien évidemment que je vais me faire plaisir en la décortiquant....

« Mais parce que ces situations ne sont ni identiques, ni équivalentes, il m'a paru utile de relativiser ces menaces bien réelles ne serait-ce justement que pour protéger, punir, et distinguer ce qui relève du harcèlement de ce qui constitue le quotidien des rapports hommes-femmes aujourd'hui et depuis des siècles au pays de l'amour courtois. »
De fait, aucune histoire, aucun ressenti n'est identique. Mais quelle est l'utilité de relativiser? Par rapport à quoi? Genre, tu t'es pas faite violer, soit contente? Genre, tu t'es pas fait traitée de sal*pe, soit contente?
Ah non, pardon... C'est que siffler une femme comme on siffle un chien (ou que l'on a siffler des esclaves, hein) ou un autre animal, c'est... le quotidien des rapports hommes-femmes. C'est juste... normal.

« Déclarer une guerre des sexes sans nuance me semble dangereux et improductif, or la lutte des classes devient la lutte des sexes. Faut-il inclure la "drague" même pénible dans ce qui peut être assimilé à une forme de délinquance et d'agression caractérisée?»
J'ai personnellement très peur de sa définition de la guerre des sexes sans nuance.... surtout ajoutée à la lutte des classes qui passe en version 2.0... un peu comme un Salamèche devient un Dracofeu après quelques levels.

Quand la lutte des classes devient la lutte des sexes...

Je crois que Mme de Menthon oublie que l'inégalité des sexes avec son lot de violence date non pas de notre adoré Marxounet mais de bien plus tôt. Je crois aussi qu'elle commet un péché d'arrogance et de suffisance de croire que la lutte contre les inégalités des sexes n'est qu'une affaire de classe. Un peu comme si ce n'était que le problème de ces p*tains de prolo qui font ch*er le monde de Mme de Menthon.
« Mais seulement dire que les hommes ne sont pas tous des délinquants sexuels ni des pervers agressifs, que non, ils ne traitent pas tous les femmes de "sale pute" si on ne leur répond pas... »
Ah mais non, hein. On le sait que tous les hommes ne sont pas des méchants. Sauf que ceux qui sont pas méchants... Bah on les voit pas. #NoAmalgame crie Mme de Menthon! Pour un peu, elle nous pousserait à devoir nous justifier et faire des panneaux comme le #NotInMyName! Bah ouais, quitte à pousser dans le cliché...
De fait, elle oublie un principe de base: c'est parce qu'ils sont toujours visibles que l'on parle des extrêmes, c'est parce que l'on ne sait pas comment les qualifier qu'on les affuble des termes génériques... Pas parce que l'on pense que homme = b*te sur patte.


« Pour que nous nous rappelions aussi que le badinage est un charme français conquis de haute lutte! Rappeler que les Françaises savent sourire à celui qui à la terrasse d'un café suit une fille des yeux et la siffle, admiratif... Non ! il ne s'agissait en aucun cas de nier ce que subissent certaines, nombreuses, dans les transports en commun ou ailleurs. »
#NoAmalgame beugle Gudule avant d'aller se taper la tête contre un mur de béton armé et clouté. La Française est en droit de ne pas avoir envie de sourire à l'homme qui se permet de la siffler, elle est en droit de se sentir dérangée, mal à l'aise, perturbée.
Et même si c'est une tradition française que de badiner! Nous ne sommes plus dans les années 50, Mme de Menthon. Aujourd'hui, le badinage devient rapidement infiniment plus dangereux que quand vous même étiez une jeune femme (ouais j'attaque sur l'âge, j'avoue, c'est mesquin). Aujourd'hui, le badinage qui, à la base, est gentillet, devient rapidement et très facilement une levrette dans les toilettes publiques avec un crachat comme lubrifiant... (classe Gudule, très classe)

« Le fait de me faire insulter pour ce blasphème consistant à ne pas considérer que toute réflexion, tout sourire, tout compliment, toute tentative d'entrer en contact avec une femme est en soi une agression pure et simple, est infiniment plus inquiétant que tout le reste. »
Voilà où le bât blesse. C'est que Mme de Menthon ne semble pas capter, du haut de sa haute place dans la société, que justement... Ce ne sont pas des tentatives d'entrer en contact. Si elle estime qu'un sifflement est une tentative adéquate pour entrer en contact avec un autre être humain, qu'elle essaie et nous prouve par A+B combien elle est magnifiquement bien reçue.
Mme de Menthon semble partir du principe que (attention, j'extrapole) parce que l'on est une femme, on est fatalement consentante à ce qu'un inconnu fasse irruption dans notre espace personnel, de quelle que manière que ce soit.

Non, non, non et non! B*rdel! Les femmes ont le droit de ne pas être consentante pour qu'on les juge, qu'on les siffle, qu'on les aborde sur le seul et unique principe qu'elles excitent popol!
Dernière chose, il est bien plus grave pour Mme de Menthon d'avoir été insultée pour ces simples considérations. Simples considérations... A-t-elle un seul instant songé à se mettre à la place d'une femme du bas peuple? A-t-elle un seul instant réellement réfléchi à ce qu'elle avait écrit? Visiblement, non.


« Sachant qu'au préalable je n'ai pas le droit d'émettre une opinion personnelle parce que je suis "privilégiée", "parce que je n'habite pas en banlieue", "parce que je suis bourgeoise", le seul racisme encouragé ! »
Je ne nie à personne le droit de parler ou de donner une opinion. Mais quand on n'y connaît rien et que l'on fait une bourde monumentale comme celle-là, la moindre des choses, c'est d'éviter la réaction outrée de diva, de réfléchir et de faire un méa culpa.
Caliméro...

D'ailleurs, on notera l'utilisation du terme racisme... Vais-je devoir lui donner une coquille d'oeuf pour pouvoir participer à la grande course annuelle de la victimisation? Racisme... Le mot aussi casse gueule que Hitler, Nazi ou autre... Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: je dis simplement qu'on sort racisme comme un arbre cachant la forêt. Avec le mot racisme, on s'assure de faire taire tout le monde parce que quiconque n'étant pas de votre avis ou continuant à dire que vous ne savez visiblement pas de quoi vous parlez est un raciste. Et dans le monde d'aujourd'hui, il y a rien de pire.
En même temps, Mme de Menthon, vous vous attendiez à quoi? C'est de la lutte des classes qu'il s'agit! Ah non, pardon, de la lutte des sexes!


« Les hommes sont des loups pour la femme aujourd'hui en France dans les transports en commun. Une nouvelle peur collective est en train de naître immédiatement alimentée pour être soignée à coup de loi. Pour un vrai sujet, indéniable, on va inventer des solutions à énumérer au 20h. Les médias se sont jettés sur ce tweet et les "témoignages", jusqu'à en faire "la tendance du jour". Aucune place pour la mesure, l'interrogation, la réflexion, les causes, l'analyse et le discernement. »
Voyons, Mme de Menthon, aucune fausse pudeur: vous avez exactement atteint ce que vous vouliez: un coup de pub.
Une nouvelle peur? Pardon? Ah ouais... En fait, le harcèlement dans la rue, il est apparu la semaine dernière, comme ça, respawnant comme un boss dans Wow ou Lol. Un matin, toutes les femmes se sont connectées sur leur réseau central (en LAN, hein parce que les femmes, ça connaît pas encore internet) et ont décidé de créer le prochain concept à la monde: le harcèlement de rue! Tutafé! C'est un complot utéro-vaginoçonnique.
C'est vrai que ce n'est pas un vrai sujet... Alors, c'est quoi un vrai sujet? Noterais-je l'usage des guillemets méprisants pour le terme témoignage? Répondrais-je que cela fait des années que des féministes s'interrogent? J'en veux pour exemple le Projet Crocodile...
Par contre, je savoure l'irone de voir que l'on réclame la réflexion, les causes, l'analyse et le discernement quand on n'en pas fait preuve. Un peu comme aller se planquer dans un transformateur électrique sans songer une seule seconde que l'on risque de finir comme un steak grillé et qu'ensuite, on va aller se plaindre que d'autres ont manqué de discernement...

« Les "chiennes de garde" se sont comportées en chiennes de garde, trop contentes d'avoir à déchiqueter une des leurs, totalement incorrecte, plutôt normale, acceptant le regard des hommes qui fait partie de la vie, inquiète parfois, moins que celles certainement qui sont plus exposées et qu'il convient de protéger »
 Je note la référence aux Chiennes de Garde, ce collectif féministe et assez extrême dans ses actions et propos. En résumé, toutes celles qui ont osé protester contre les propos de Mme de Menthon, sont assimilées de facto aux Chiennes de Garde. Pas de ce fameux discernement, d'analyse, de réflexion, des causes... Pas la moindre pensée sur le fait que si on réagit aussi vivement, c'est parce que Mme de Menthon ressert le discours sociétal et normé! Ca va lui faire plaise ça, d'être normale.
D'ailleurs, soulignons le plutôt sympa de se faire siffler et la référence à des chiennes... #jesuisunechienne
Et non, Mme de Menthon, vous n'êtes pas l'une des nôtres. Vous partagez notre genre mais vous ne partagez, en aucun cas, notre combat, nos peines, nos peurs, notre vie. Vous estimez que le regard des hommes est normal. Pas nous.
Ne faites surtout pas appel à la solidarité féminine quand vous êtes incapable d'en faire preuve!

« Oui, je ne souhaite pas accepter une époque qui se délite avec gourmandise, se sur-protège à coup de juridisme et considère, comme le fait la ministre, qu'un sifflement est une agression caractérisée. Je ne le pense pas, j'ai le droit de ne pas le penser, j'ai le doit de dire que je trouve terrifiant que dans les médias ou ailleurs, personne n'ait le "courage" (car cela finit par en être un) de ne pas enfourcher immédiatement et à tout propos le cheval de la victimisation suivi d'un char de répressions, si possible financières. »
Dois-je déduire de ces mots que les femmes sont sur-protégées par la loi? Dois-je dire qu'elle-même n'a pas le courage de ne pas enfourcher l'étalon délicieux de la victimisation?
En fait... Oui, je le dois.
Aujourd'hui, par exemple, il est clairement établit que les chiffres du viol (masculin et féminin) sont largement sous-représentatifs de la réalité. Parce que les victimes ont peur, ne sont pas soutenues, se retrouvent face à des procès où leur agresseur finissent libres, sans aucun souci. Le nombre de personnes victimes de violences conjugales ou sexuelles par an est estimé à 216 000 en 2014 ce qui fait environ 592 victimes par jour et il n'y a que 16% des victimes qui portent plainte! Alors au temps pour la victimisation et la sur-protection, hein.
Dans l'avis du Haut Conseil de l'Egalité, qui n'a probablement pas été lu par Mme de Menthon, il n'est pas question de répression mais de communication et d'éducation. Les sanctions légales qui sont mentionnées font déjà parties de l'arsenal législatif français.

« Oui, Je refuse que la drague soit tarifée si l'agression commence au sifflement! Je refuse que les femmes ne puissent plus être un certain "objet du désir", et je refuse la contradiction absolue qui menace notre civilisation, c'est a dire que le porno devienne un mode de vie et que parallèlement on développe une censure et une pudibonderie de la pensée. Je récuse le fait que les femmes soient des hommes comme les autres et n'affichent pas leurs différences, même et surtout si elles doivent avoir strictement les mêmes chances. »
Toujours dans l'avis du Haut Conseil de l'Egalité, le sifflement n'est pas considéré comme une agression mais comme du harcèlement.
Les femmes peuvent être un objet de désir mais ont le droit de ne pas vouloir l'être, ont le droit de ne pas vouloir qu'on les réduise à une paire de seins, un vagin et une paire de fesses!
Et évidemment, on arrive au porno, le satan de notre société actuelle (parce que satan l'habite... je serai fouettée pour cette blague pourrie). C'est vrai que le porno explique tout: les problèmes d'éducation, la stupidité, la télé-réalité, Ebola, la crise... avec un peu de chance, ça expliquerait même Booba... na là je me trompe de problème...
Les femmes ont le droit d'être différentes et, de fait, elles le sont. Mais cette différence ne doit pas les mettre au même rang qu'un enfant de choeur dans un Conclave au Vatican (désolée, mais les Chrétiens sont encore les seuls sur lesquels ont peut rire sans se faire taper dessus...).


« Alors, j'ai eu honte, honte pour ceux qui font de mon pays un pays bi-polaire, interdisant toute divergence ou toute nuance exprimée. Une censure émotionnelle et intellectuelle.

Juste, parce que je trouve" plutôt sympa de se faire siffler dans la rue", j'ai cautionné le viol, les agressions, les injures et le harcèlement. Le discernement devient un droit de l'Homme gravement menacé. »
Personnellement, j'ai eut honte d'être une femme quand j'ai lu votre tweet, Mme de Menthon. Honte de faire partie de cette classe de la population qui a pour seul intérêt aux yeux de la majorité, dont vous faites partie, d'être un vagin et un objet sexuel. J'ai eut honte de devoir vous savoir sur les mêmes rangs que moi.
En fait, non. J'ai été en colère. Je suis toujours en colère. Parce que je ne comprends pas votre discours bien plus bi-polaire que moi. Vous avez eut honte pour moi, Mme de Menthon? Sachez que c'est réciproque. La honte ne m'appartient pas. Que ce soit en tant que femme, que victime de harcèlement et d'agression sexuelle, que féministe patentée. C'est votre honte, Mme de Menthon. Vous êtes la voix de tous ceux qui crachent sur les femmes et celles qui se battent tous les jours pour être reconnues à l'égal des hommes.
Vous vous sentez censurée émotionnellement et intellectuellement? Sachez que vous censurez aussi la voix des victimes, toutes celles et tous ceux, qui font les frais de sifflements plutôt sympas. Parce ce que, ce que vous ne savez probablement pas, c'est que cela ne s'arrête jamais aux sifflements.
Soyez honnête, Mme de Menthon, au moins avec vous-même sinon avec nous toutes. J'entends par "nous" celles et ceux qui se sont senti(e)s insulté(e)s et blessé(e)s par votre manque de discernement, ce fameux droit de l'Homme dont vous manquez terriblement.



Oui, les réactions ont été violentes à votre encontre. Mais... quand on voit le mépris affiché dont vous vous parez et vous êtes parée, je pense qu'il convient de se demander où l'insulte à commencé. C'est puéril, oui, mais après tout, ce n'est pas moi qui ait utilisé le fameux guerre des sexes... Vous faites partie de l'ennemi, Mme de Menthon, assumez-le.

Pour votre réflexion personnelle:


« On voit la paille dans l'oeil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien. »

Evangile selon St Luc









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