Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

mercredi 15 avril 2015

Gudule admire...

« Jupe de femme est lange du diable »


Proverbe Roumain





Ne vous en déplaise, même si je me suis amusée à parler "jupe", on va parler de nouveau d'un sujet que j'ai abordé deux fois: le harcèlement de rue.

Parce que l'on ne change pas une équipe qui gagne et que finalement, on a beau en parler... bah on se rend compte que les neurones de la population sont majoritairement partis en RTT.




Il y a quelques heures, le collectif Stop Harcèlement de rue a posté une idée d'affiche à soumettre à la RATP:



On voit donc deux personnages dans l'un des (trop) nombreux métros (vétustes) de la RATP.
Clairement, une femme est un homme. Ce dernier va poser sa main sur la cuisse de la jeune femme qui semble soit terrorisée, soit en larmes (Gudule hésite)... toujours est-il qu'elle est clairement pas d'accord.


L'homme est anonymé grâce à la tête de crocodile (on notera la référence au Projet Crocodile).



On note une référence à la loi. En trifouillant sur Légifrance, j'avoue ne pas avoir trouvé la référence de ce rappel. En revanche, j'ai retrouvé l'article 222-33 du Code Pénal qui encadre et défini le harcèlement sexuel: 

I. - Le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
II. - Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers.

 Bien que campagne "non-officielle" de la RATP, cette proposition d'affiche a surtout lieu dans le cadre de l'opération anti-relous qui devrait avoir lieu dans les heures - ou jours - à venir. Comme le nom l'indique, l'opération anti-relous est destinée à... bah virer les relous. Ceux qui frottent leurs érections sur tout ce qui a un vagin... Ou celles qui laissent traîner leurs mains sur les postérieurs délicieusement moulés dans un 501.
L'affiche s'inspire aussi de la campagne actuelle de la RATP que je trouve délicieusement savoureuse:




Il y en a d'autres, ceci dit. Je vous invite à aller les visionner.


Mais voilà, si l'initiative est carrément bonne, les commentaires eux... Me laissent sincèrement... dubitative:



Personnellement, je n'ai toujours pas saisi ses arguments à cette personne... Un clivage des sexes... Euh ouais, je sais ce que c'est mais je ne vois pas le rapport entre ça et la choucroute de Marie Chantal. Evidemment, j'suis allée mettre mon grain de sel parce que j'aime bien comprendre quand on essaie d'avoir un discours argumenté qui n'en est pas un...

La fin.
Pour info, c'est la même personne, le même fil de commentaires...
A mon sens, nous avons un beau phénomène de paternaliste qui s'ignore. Un  « discours moralisateur sexiste à l'égard des hommes »: je suis certaine que tous ceux qui se retrouvent à devoir ignorer l'érection ou les mains baladeuses ou le regard ou la bave sont certainement la source du problème... Il est clair aussi que c'est la faute  « des gens qui imposent des choses à d'autres et ne veulent pas en assumer la responsabilité » (j'ai honte, je surinterprète probablement)... Oh oh oh mais n'avons-nous pas un relent de slutshaming là?

On passera outre le fait qu'il ne sait pas reconnaître le sarcasme quand il en voit un... Parce que les chiffres, c'est pas 90% des agressions/harcèlements sexuels qui sont faits par des hommes. C'est moins. Il a d'ailleurs besoin d'aller se renseigner un peu parce que c'était bien avant le 19ème siècle que l'on accusait les femmes d'être responsables de leur viol.

Revenons au  « comportements sociétaux désuets  » (ouais en même temps, je corrige les fautes de syntaxe): il parle de "comportement respectueux". Personnellement, j'en suis toujours à me demander ce qu'est un comportement respectueux pour cette personne... Je doute aussi qu'il fasse partie de ceux qui prennent la défense des personnes à qui il arrive problème.


Ah la question de la jupe. Parce que celle qui a été prise en photo (Alice donc) était en jupe... Fatalement, c'est pas un shooting pro avec des pro de la pub et du marketing. Mais fatalement, the jupe (ouais ouais ouais je sais que jupe c'est skirt en anglish). 185 personnes ont aimé ce commentaire. 186 avec l'auteur. Donc... On en déduit que pour 186 personnes, le message essentiel c'est que la fille est en jupe alors que les agressions ont autant lieu en jupe ou en pantalon.

En fait, non. Si j'en crois mon expérience personnelle, j'ai toujours plus de soucis quand je suis en jupe ou en robe que si je porte mes jeans informes. C'bizarre hein... J'crois qu'il y a un truc au niveau du cerveau de certain(e)s qui dit: JUPE = BONNE A BAISER... De là, à en tirer un lien de cause à effet... faudrait appeler tonton Godwin pour une consultation.

Evidemment que j'ai autant de risque de me faire agresser si je porte une jupe ou si je porte en pantalon. Dans la théorie. Dans la pratique, nous sommes toujours au temps des idiots consanguins qui pensent qu'une jupe donne un accès direct à la mangrove.

Dernière chose qui a tendance à m'agacer, c'est ça:


C'est cette course à la victimisation. Ça fait très genre:  « Ouiiiiiiiiiiiiiiinnnnn, l'autre-là, il m'a pas mit au-devant de la scène pour pouvoir dire que moi aussi je me fais agresser. Alors du coup, j'veux mon affiche parce que j'suis une plus grosse victime... »

Que les choses soient claires: je suis pour les droits LGTB. Mais punaise, pleurer dès qu'on parle de quelque chose... C'est comme si je venais pour dire:  « ouiiiiiiiiiiiiiin, pourquoi la dame elle est toute maigre, blonde aux yeux bleus? ». Alors que je suis ronde, blonde foncée aux yeux verts?

Peut-être parce que j'ai pas besoin de venir chouiner comme un saule pleureur... parce que je comprends le message et que je sais que pour sensibiliser le plus grand monde, faut taper dans le cliché.

C'est con, mais c'est comme ça. 


(et puis zut, quand on vient pleurer, au moins on se renseigne sur les gens avant..)

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