Voilà. Nous sommes le 8 mars. 66ème jour de
cette année 2015. Quelle différente y-a-t-il avec le 7 ou le 9 mars me
direz-vous ? En théorie, pas grand-chose. Un jour comme un autre, sur une
planète en réchauffement et une société en crise. Mais voilà… Le 8 mars, c’est
aussi :
La journée Internationale de la Femme.
Oui, oui : « journée internationale de la Femme ».
Parce qu’il faut bien leur consacrer 24h de la vie mondiale à ces grognasses.
24h bénies pendant lesquelles tout le sacro-saint monde politique va se mettre
en quatre pour promettre monts et merveilles aux porteuses d’utérus
hystériques. 24h pendant lesquelles les médias vont encenser les femmes et
faire la course au reportage le plus frappant quant aux droits des Femmes. 24h
pendant lesquelles ces messieurs vont osciller entre la courtoisie plus
efficace comme vomitif que comme plan drague, et entre le machisme primaire
basique et rétrograde….
« Mais non pupuce, aujourd’hui, c’est la journée de la Femme… Laisse-moi faire la vaisselle pour une fois… Tu pourras pas dire que je suis un macho… »
·
Aux
origines :
C’est Lénine qui, le premier, instaure une journée
internationale des Femmes le 8 mars 1921 en honneur des femmes qui
manifestèrent le 8 mars 1917 à Pétrograd (si vous ne savez pas ce qu’il se
passe en 1917 en Russie, merci de revoir vos cours d’Histoire du collège).
Auparavant, une journée nationale de la femme est
célébrée le 28 février 1909 aux Etats-Unis à l’appel du Parti socialiste d’Amérique.
L’internationale socialiste célèbre la première journée internationale le 19
mars 1911 et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la
fin des discriminations au travail.
Il faudra néanmoins attendre 1977 pour que les Nations
Unies officialisent ce genre de journée et invitent les pays à célébrer une
journée pour les droits des femmes, directe héritière des luttes féministes
dans les pays Occidentaux.
·
La
légende française
Evidemment, en France, on peut pas faire les choses comme
tout le monde. Chez nous, on veut croire une légende créée de toutes pièces par
le quotidien communiste L’Humanité qui, dans un article datant de 1955,
relatait une manifestation d’ouvrières américaines en 1857. Evènement fictif
mais qui fut relayé annuellement par la formidable machine médiatique.
A la base, on ne peut nier que le projet est… comment
dire ? « Louable » ? Car il est clairement dédié à célébrer
la lutte des Femmes. Mais bon, a-t-on réellement besoin d’une journée
particulière pour le faire ? Cette journée-là me donne l’impression que c’est
une chose à faire sur une liste et qui sera rayée dès que le 9 mars sera
arrivé. Rien de bien glorieux en somme.
Au cas où je n’aurai pas encore été suffisamment claire,
je suis totalement contre cette journée. Comme celle du droit des enfants,
contre la peine de mort, contre tout et n’importe quoi. Comme si on avait
besoin qu’on nous dise quoi penser tel jour… Ah ouais, si en fait, c’est super
utile finalement…
Non au final, ce qui me révulse, c’est réellement l’engouement
médiatique et marketing qu’il y a autour de cette journée qui devrait être
consacrée à la réflexion concernant le droit des femmes.
Alors qu’en Afghanistan, l’artiste Kubra Khamedi se
ballade en armure dans les rues pour dénoncer le harcèlement ; nous, en France,
on va avoir droit à des émissions exceptionnelles 100% filles (avec le rire de
dinde autour).
C’est d’autant plus pathétique que les femmes sont
quasiment invisibles dans les médias (sauf quand il s’agit de leur rôle
ancestral de poulinières ou de cruches de service). On leur offre donc une
journée par an pour qu’elles se taisent le reste de l’année. Et le pire, c’est
que ça fonctionne parfaitement ! Les collectifs ont beau l’ouvrir, rien ne
change. Bah ouais hein ? Pourquoi se prendre la tête à corriger les propos
sexistes, ou ne pas respecter la parité dans les émissions quand on offre aux
utérus sur pattes, un Motus 100% vagin ?!
A ces messieurs des médias, je leur suggère de prendre
exemple sur Kubra Khamedi, sur les hommes Afghan ayant porté une burqa pour
dénoncer les violences faites aux femmes, sur les hommes turques ayant manifesté en jupe après le viol et le meurtre d’une étudiante… Je ne leur demande
pas de faire pareil mais de s’en inspirer, réellement. Pas de donner un os à
moelle aux chiennes pour qu’elles leur foutent la paix le reste de l’année.
Toute cette hypocrisie me donne envie de vomir. Et dire
qu’on est le pays des Droits de l’Homme… Rions jaune, voulez-vous ?
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