« Si on te pelote le sein droit, tends le gauche. »
de Jacques Sternberg
Comme régulièrement, je me baladais sur MadmoiZelle et je suis tombée sur une petite perle (il y en a quelques unes même si je trouve que le niveau global a diminué en parallèle avec la notoriété mais c'est une autre histoire).
Je vous présente cette vidéo:
Alors oui: c'est en anglais, ça parle de sexe et c'est un slam. Heureusement pour vous, MadmoiZelle a fait une traduction.
« Un échantillon de conseils sur le sexe, dispensés par les magazines féminins.Enfilez son pénis dans le trou d’un donut. Grignotez l’un, et sucez l’autre alternativement.Saupoudrez du poivre sous son nez, juste avant qu’il n’atteigne l’orgasme. L’éternuement peut amplifier l’effet d’extase.Attrapez son pénis dans une main et maniez-le telle une manette AtariSerrez les deux poings de chaque côté du manche et tournez-les énergiquement dans des sens opposés.Saisissez son pénis d’une main, giflez-le de l’autre.
Plus de cinquante « conseils », et mon vagin n’est pas mentionné une seule fois.
D’une couverture à l’autre, mon rôle est le plaisir d’autruiEn tant que femme, je suis définie par ce qui me pénètreMa capacité à procurer un confort englobant, pour une personne d’importance supérieureMon corps n’appartient pas à mon être, mais aux hommes qui font repas de ma chair.J’ai appris que le sexe était un devoir, ma valeur mesurée au nombre de bouches que je fais saliver.J’ai appris à m’offrir à chaque homme désireux, convaincue qu’il comblerait ce vide.Le sexe était un cauchemar qu’il me tardait de pouvoir briser en réveil. Chaque fois qu’un homme me déboutonnait, je me recousais immédiatement.
Mon corps, une blessure que j’essayais constamment de panser.Je ne savais rien des sensations. Mon premier rapport sexuel, le cinquième,Le quinzième, j’étais un fantôme. Je contemplais, extérieure à mon corps, des hommes s’y glisser. Je les regardais éjaculer, sans jamais les sentir se retirer.
J’ai mis 23 ans à appréhender mon corps.La première fois que j’ai laissé un amant me regarder nue.Lorsque j’ai été caressée par des mains attentionnéesDes soirées enivrées de riresLorsque j’ai trouvé ma voix.Chaque noeud lentement défait par chaque « oui »Je n’étais pas un territoire à conquérir.Pour la première fois, le sexe était un refuge.J’étais un instrument que mes mains apprenaient enfin à jouerChaque courbe, un crescendo vers le coeurJ’étouffe les gorges qui m’ont appelée « objet »
Caverne.
Festin offert au sifflet le plus fort.J’apprends à m’écouter d’abord.À dire « non »À dire « oui ». À donner des instructions à mon partenaire.D’aller plus doucement. Non plus vite. Non ! Doucement.À dire « clitoris » sans tressaillir.Clitoris.
Clitoris ! À solliciter du sexe quand j’ai envie de sexe.À le solliciter par derrière. Ou sur le comptoir. Ou durant cette projection matinale de Casablanca.À lui demander de me faire un cuni.À me masturber quand j’en ai envie.Renommer ma sexualité est une danse dont j’apprends les pas.Ma voix n’est pas une parade amoureuse.Mes hanches ne sont pas une invitation.
Mes mainsCuissesBouche
Mon vagin n’a pas été conçu pour procurer du plaisir à quiconque sans mon consentement.Si vous êtes en train de me sexualiser en ce moment-mêmesimplement parce que je parle de sexeJe ne vous dois rien.Je ne demande rienSauf lorsque je demande quelque chose !Je désapprends à préparer mon corpsJ’entraîne ma langue au courage de demander ce que je veuxDe réclamer ce dont j’ai besoin.J’apprends à me réapproprier mon corps.»
Maintenant, ne me reste plus qu'à prier pour que les Femmes l'apprennent et s'en souviennent... J'crois que je vais brûler la production séculaire de cierge du Vatican moi...
Merci à MadmoiZelle:
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